Le Château du Bousquet est une puissante et belle forteresse. Ce monument dont l'origine pourrait remonter au XIII° ou XIV° siècle est dans un état de conservation remarquable. A ce titre, il compte parmi les très rares exemples de ce type d'architecture construite d'un seul jet, de taille moyenne et de plan régulier. Six tours, créneaux et mâchicoulis, deux étages de chemins de rondes, comme on l'imagine dans les contes. Construit comme un reliquaire autour d'une chapelle orientée face au soleil levant, divers symboles lui sont particuliers.
Mystère de la construction et de la conservation de cet édifice. Une âme de granit et de basalte où souffle encore l'esprit du Maître d'Œuvre...
Les Montpeyroux ont-ils favorisé l'implantation d'Hospitaliers sur leur territoire, en bordure de l'itinéraire direct du Puy-en-Velay à Conques ? Mais bien plus la route de Conques qui avant de devenir "une sorte de succursalle vers Compostelle " comme le souligne Frédéric de Gournay , est avant tout , à part entière , un des pricipaux sanctuaire de l'Occident chrétien mais ceci est une autre histoire .......
A l'origine le château est fermé sur l'extérieur on accède directement à l'étage et on tire l'échelle... La sécurité impose des murs épais et de rares ouvertures. Vers la fin du XVI° siècle, l'arrivée des Roquefeuil déclenche des aménagements nouveaux afin de le rendre habitable au sens de leur époque. Au couchant, on agrandit les fenêtres, on favorise l'accès de plain pied, et la création d'un escalier dans la tour plus récente de l'ouest permet une desserte facile des étages.
Transformation incontestablement réussie sur le plan esthétique, cette façade ouest, est nettement moins rébarbative et plus accueillante.
De son côté, la façade orientale se présente pratiquement telle qu'à l'origine et reste d'un intérêt archéologique exceptionnel. Austérité tempérée par la noblesse des proportions, la régularité de la construction assise par assise, du fait de la pose de ces pierres de basalte non taillées, triées avec soin lors de la manœuvre, liées par un mortier de chaux aérienne employé en couches minces.
Témoignage incontestable du savoir-faire de ces équipes de constructeurs itinérants qui parcouraient l'Europe au moyen âge. A noter la présence de la chapelle dans la tour carrée encadrée par des mâchicoulis aux décors trilobés d'un côté, en forme d'accolade de l'autre. A l'intérieur, de part et d'autre de l'autel, on retrouve les mêmes motifs inversés. Symboles oubliés, inconnus à ce jour par ailleurs.
Les Roquefeuil de la branche aînée séjourneront au Bousquet jusqu'au début du siècle. De leur temps, datent les bâtiments annexes, grange-étable, écuries et communs. Au moment de la Révolution, le Bousquet est épargné, le mobilier est vendu sur place à l'exception d'un grand calvaire et d'un fonds d'archives.
La cuisine gothique est remarquable d'authenticité avec son immense cheminée. Les caves voûtées sur cintre sont comme au premier jour. Les proportions de la grande salle richement décorée impressionnent les visiteurs. Dans la chapelle on se trouve vraiment au cœur du mystère de ces lieux...
Le chef-d'œuvre de la chambre du parquet, les passages secrets, l'escalier aux cent huit marches mène-t-il à la chambre des nymphes ?... Comment fut découvert ce couple emmuré en habits de brocart ?... Une prison sans oubliettes, un souterrain à découvrir, et bien d'autres choses encore.